A ces mots, le cœur de Mel rata un battement. Avait-il mal entendu ? A cause de son trouble, il ne se rendit pas compte lorsque Delinaël se leva après une brève hésitation, pour prendre place à ses côtés. Il sursauta lorsqu’il sentit son souffle balayer sa peau nue et frissonna. Delinaël, inconscient de l’effet qu’il produisait chez son ami, commença à suivre les tatouages du bout du doigt. La lumière baigna la chair qui se pressait contre elle et le non-mage sembla s’en réjouir. Sa fascination était désormais sans équivoque. Le contact gênait Mel sans le déranger mais il ne fit rien pour s’y soustraire. Il ne savait que penser tandis qu’un amalgame d’émotions se disputait en lui, de sorte qu’il ne parvenait pas à les déchiffrer. C’était ridicule. C’était – Ses pensées cessèrent lorsqu’il sentit le corps puissant du guerrier se presser contre son bras et son flanc. Sa chaleur se répandit entre leurs peaux nues et les couches de tissu et de cuir, comme si nulle barrière n’était en mesure de la bloquer. Ou était-ce seulement son imagination ? Le doigt dérivait désormais au hasard sur la peau accessible, tandis que la tête de Delinaël penchait au-dessus de l’épaule de son ami, comme hésitant à s’y prélasser. Mel déglutit. Delinaël avait toujours été l’extraverti de leur duo, celui qui affichait le plus clairement ses émotions – en particulier sa curiosité – quand lui-même se montrait plus renfermé. Mais s’était-il déjà montré aussi tactile ? Mel n’arrivait pas à s’en souvenir. Pourquoi cet imbécile… — J’aime ta magie, souffla alors ledit imbécile. Ces simples mots bloquèrent la respiration du mage. Ses joues rosirent. Avait-il bien entendu… ? Il ne put s’attarder sur la question car Delinaël se détacha alors de lui. Une vague de déception l’ébranla à ce mouvement tandis que le froid remplaçait le corps pressé contre lui. Une main se posa sur son bras, presque caressante, et ses yeux se tournèrent pour croiser ceux joyeux de son compagnon. — Tu peux m’apprendre ? Ce qu’ils signifient. J’imagine qu’ils signifient quelque chose ? Mel haussa un sourcil avant de secouer la tête. — Tu ne retiendras sans doute rien, le prévint-il, peu dupe. Ce n’était pas un non. Un air réjoui se répandit alors sur les traits du guerrier. Mel sut que ce dernier avait gagné. Pourquoi, alors que ce ne serait rien d’autre qu’une perte de temps ? Il n’avait rien d’un initié. C’était ridicule. Et pourtant, il appréciait l’intérêt qu’il lui portait à sa juste valeur, même s’il ne devait concerner que sa magie. Même si, au fond de lui, il aspirait à plus. — Je te préviens, il fait trop froid pour je me dévêtisse complètement. Pas qu’il fût sensible au froid. Les glyphes inscrits sur son épiderme en atténuaient le mordant, et la fraîcheur nocturne n’était pas assez prononcée pour passer outre. Cependant, une séance de déshabillage complet ne figurait pas dans ses plans. Il ne fallait pas pousser. Les traits de Delinaël adoptèrent une moue amusée, nuancée par quelque chose qui perturba le mage. Comme s’il y avait quelque sous-entendu derrière, qui échappait à la sagacité de ce dernier. — Soit. Je me contenterai de ce que tu voudras bien me montrer. Mel ne sut comment interpréter cette phrase. Peut-être comprenait-il plus qu’il n’y avait à comprendre. Dévisager Delinaël ne lui apporta pas plus de réponse ; son attitude curieuse, presque enfantine dans son excitation enthousiaste, était revenue. Peut-être son observation n’était-elle que le fruit de son imagination, après tout.
Re: Delinaël - Mel/Del - Abracadabra 2/2
Ses pensées cessèrent lorsqu’il sentit le corps puissant du guerrier se presser contre son bras et son flanc. Sa chaleur se répandit entre leurs peaux nues et les couches de tissu et de cuir, comme si nulle barrière n’était en mesure de la bloquer. Ou était-ce seulement son imagination ? Le doigt dérivait désormais au hasard sur la peau accessible, tandis que la tête de Delinaël penchait au-dessus de l’épaule de son ami, comme hésitant à s’y prélasser. Mel déglutit. Delinaël avait toujours été l’extraverti de leur duo, celui qui affichait le plus clairement ses émotions – en particulier sa curiosité – quand lui-même se montrait plus renfermé. Mais s’était-il déjà montré aussi tactile ? Mel n’arrivait pas à s’en souvenir. Pourquoi cet imbécile…
— J’aime ta magie, souffla alors ledit imbécile.
Ces simples mots bloquèrent la respiration du mage. Ses joues rosirent. Avait-il bien entendu… ? Il ne put s’attarder sur la question car Delinaël se détacha alors de lui. Une vague de déception l’ébranla à ce mouvement tandis que le froid remplaçait le corps pressé contre lui. Une main se posa sur son bras, presque caressante, et ses yeux se tournèrent pour croiser ceux joyeux de son compagnon.
— Tu peux m’apprendre ? Ce qu’ils signifient. J’imagine qu’ils signifient quelque chose ?
Mel haussa un sourcil avant de secouer la tête.
— Tu ne retiendras sans doute rien, le prévint-il, peu dupe.
Ce n’était pas un non. Un air réjoui se répandit alors sur les traits du guerrier. Mel sut que ce dernier avait gagné. Pourquoi, alors que ce ne serait rien d’autre qu’une perte de temps ? Il n’avait rien d’un initié. C’était ridicule. Et pourtant, il appréciait l’intérêt qu’il lui portait à sa juste valeur, même s’il ne devait concerner que sa magie.
Même si, au fond de lui, il aspirait à plus.
— Je te préviens, il fait trop froid pour je me dévêtisse complètement.
Pas qu’il fût sensible au froid. Les glyphes inscrits sur son épiderme en atténuaient le mordant, et la fraîcheur nocturne n’était pas assez prononcée pour passer outre. Cependant, une séance de déshabillage complet ne figurait pas dans ses plans. Il ne fallait pas pousser.
Les traits de Delinaël adoptèrent une moue amusée, nuancée par quelque chose qui perturba le mage. Comme s’il y avait quelque sous-entendu derrière, qui échappait à la sagacité de ce dernier.
— Soit. Je me contenterai de ce que tu voudras bien me montrer.
Mel ne sut comment interpréter cette phrase. Peut-être comprenait-il plus qu’il n’y avait à comprendre. Dévisager Delinaël ne lui apporta pas plus de réponse ; son attitude curieuse, presque enfantine dans son excitation enthousiaste, était revenue.
Peut-être son observation n’était-elle que le fruit de son imagination, après tout.